La crèche de Jacques l'Ardéchois



Ce net, qu'on accuse parfois d'isoler les gens, permet aussi de faire de belles rencontres. Si Jacques fait aujourd'hui partie de mes amis "créchistes", nous avons plutôt mal commencé. J'avais mis en vente sur un célèbre site d'enchères une vache ancienne, en celluloïd, pour quelques euros. Jacques me l'achète et me met dans la foulée une appréciation "rouge", car il n'avait pas prêté attention au mot "celluloid". Si nous avons été incapables d'enlever cette fichue note, les coups de téléphone échangés nous ont permis de devenir copains. Aujourd'hui, c'est son immense et magnifique crèche que je vais vous présenter.



Jacques, il faut savoir que c'est un véritable "Géotrouvetout", et que cela lui vient de famille. Il évoque avec émotion les Noëls en famille de son passé, et son cher papa cheminot : < C'était une autre époque. Je me souviens que Papa peignait lui-même les ampoules du sapin. Il avait inventé un système qui permettait au sapin de tourner sur lui-même, avec une roue de vélo et des contacts.Au fur et à mesure de l'avancée de la rotation, les ampoules s'allumaient et s'éteignaient >. Quand je vous parlais de Géotrouvetout...
Voilà Jacques atteint dès sa plus tendre enfance du virus de la crèche. Une crèche qu'il continue à faire au fil des années, et qui  prend de l'envergure quand Jacques dispose de plus de temps pour s'en occuper.



Jacques commence alors à la faire visiter. Quatre mois durant, son salon lui est réservé : un mois de montage, deux mois pour en profiter, et un autre mois de démontage. Éprouvant, lorsqu'on sait que certaines pièces pèsent près de 50 kg. Le reste de l'année est consacré à la fabrication : 71 heures de boulot pour l'une des maisons, par exemple. Jacques décide alors de consacrer une pièce à l'année à sa chère crèche.



Il y a six moulins dont les ailes tournent "pour de vrai" et trois pompes à eau qui fonctionnent. Toutes les maison sont éclairées. Au total, quatorze moteurs font vivre les réalisations de Jacques, avec le chiffre ahurissant de 1 km 900 de câble électrique, chaque sujet ayant sa propre commande à part.



La cloche de l'église qui était déjà animée d'un va et vient, sonne depuis l'année dernière, grâce à un montage sonore jumelé avec le mouvement. Jacques bâtit ses constructions pierre par pierre (des graviers), puis coule trois cm de ciment blanc (d'où le poids). Il a fait les vitraux lui-même avec une vitre et de la peinture sur verre. Et il ose me soutenir qu'il ne sait pas dessiner ! Moi, je suis carrément scotchée par ce qui le travail d'un véritable artiste.



Admirez les détails ! En 2011, la crèche de Jacques comptait 265 santons, plus 66 animaux divers et un troupeau de 103 moutons.



Trois scènes proposent des santons articulés. Pour Noël prochain, Jacques a annoncé une belle nouveauté : une forge avec bien entendu un soufflet qui fonctionne et qui est actionné par un santon articulé, commandé par Jacques à un santonnier tout exprès. Notre Ardéchois a ensuite sué sang et eau pour installer le mécanisme qui lève le bras. Cette création est la réponse à un défi que lui a lancé une visiteuse, qui réclamait une forge pour l'année suivante. Je vous proposerai de la découvrir dans un prochain billet.



Je suis sûre que vous languissez comme moi de découvrir la version 2012 de la crèche de Jacques, avec la fameuse forge et les changements qu'il opère chaque année, à défaut de pouvoir s'agrandir. N'hésitez pas à laisser vos commentaires, il en prendra connaissance avec joie. Je repréciserai comment aller visiter cette magnifique création, qui se trouve à Annonay dans l'Ardèche.
N'hésitez pas à visiter également les autres pages de ce blog (cliquer sur les thèmes, en haut de la page ou dans les archives, à droite). A bientôt, Isabelle.




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